Ok Bonnie au Théatre d’ARRAS – soirée « Quand les jeunes s’en mêlent »
Texte de Rachel Debrincat
C’était par une chaude nuit du mois à Arras, ce soir là . Dans les dédales des rues pavées et étroites, nos pas rapides nous menaient, haletant vers le théâtre. Il ne faut pas les rater, on va passer par l’arrière, non se disait-on. Le lieu rougeoyait de monde, il fallait aller vite, incognito.
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Il se retourna violamment vers moi : « Et là , quand les avez-vous aperçu ? » Et d’une voix halletante je continuais mon récit
Près de la porte, on s’engouffra tel un souffle de vent entre les portes battantes. Frôlant les moulures, les affiches « Quand les jeunes s’en mêlent » parlaient d’elles-mêmes. « Ok Bonnie » était là …La salle était noire de monde…dans une pénombre totale…
Soudain des saillies de lumière s’élancèrent droit sur nous. Des rythmes électros s’y adossaient, retentissant d’on ne sait où. Une voix cristalline s’éleva de nulle part. Il s’énervait tant et si bien qu’il en enfonça sa pointe de stylo sur le revêtement de son bureau : « Combien était-il ? » hurla-t-il Il faisait chaud, je n’avais plus de salive
– Ils étaient quatre – Ils venaient du sud – Ils étaient énergiques – Ils étaient transcendés et transcendants –
Le premier, un certain Paul, dégaine des riffs endiablés de guitare électrique. Le second, c’est Arthur. Il cliquette de ses baguettes des rythmes . Le troisième, un dénommé baptiste, pose les fondements de sa basse. La dernière, on la prénomme Justine, elle joue du clavier et susurre de sa voix envoûtante. Il n’était pas là , l’homme de l’ombre, celui qui compose pour eux, un certain Benjamin…
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« Tu commences à me les courir ! », s‘écria-t-il. « Qu’est-il arrivé ? » Ma voix s’étranglait à mesure
Ils s’intaillèrent tous rapidement derrière leur instrument et le son éclata. Ce premier morceau, pour la faire venir, sur scène était inquiétant. Quelle efficacité pourtant, électro à souhait, énergique à jamais, long comme il faut. Après les explosions de sons, d’autres influences se faufilèrent : jazz, fusion, rock,… Portishead, Radiohead,… Des chansons finement ciselées vrombissaient dans la salle. Justine chantait tantôt en anglais, tantôt en français. De sa voix suave, elle lançait des mots choisis avec justesse, des vers pour décrire « j’ai perdu 21 gramme » ou encore « une chanson qui parle des plaisirs féminins en solitaire ». C’était osé comme il fallait.
Il parcourait la salle d’interrogatoire de long en large. « L’avez vous approchez ? », me lança-t-il dans un dernier espoir
La scène était difficile d’accès. Il était si nombreux à la voir. Ils sont repartis aussi vite qu’ils sont venus . Ensuite, je vous le jure, je ne me souviens plus de rien. Juste des notes qui courent au loin…
Texte de Rachel Debrincat