delbi en solo au Smout Festival texte de Rachel Debrincat
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L’auditoire attentif ne quittait pas d’un pas la séance de débriefing musicale toute spéciale. Une belle parleuse roulait des mécaniques et se targuait d’avoir approchée Delbi de près.
« Le Smout, ce soir, c’était le festival des premières !
Je fêtais mes premiers pas à ce festoche. C’était aussi la première fois que je foulais Caëstre de mes semelles !
A l’heure fatidique, mes pas redoublaient de plus belles pour croiser Delbi, aspirant aux nouveaux rythmes lillois que j’allais tâter. Arrivant à grands pas, j’obtins une place de choix devant la scène. A l’abris des gênes et regards indiscrets, j’étais si près de l’artiste. Une chance, comparé à d’autres concerts : trop éloignée, écrasée sur le bord de l’arène, maladroitement piétinée !
D’un pas léger, il avança, pas mal du tout, d’un pas rapide. Sa guitare enlaçait son cou. Seul ? Non ! Autour de lui, une ronde d’instruments l’auréolait. C’était impressionnant : ukulélé, guitares, percussions et synthé. Quelle variété, quel pied ! Et seul musicos, qui plus est ? Fantastique ! Je pouvais être utile…
De ce pas, il régla ces instruments. Seul il était, seul il le resterait. Je n’en croyais pas mes orteils : bruitages, vibrations de cordes, voix, et j’en passe, s’enchaînaient très vite. Nul besoin de salle des pas perdus, pile-poil, d’un pas rythmé, il commença à battre la mesure – réaction en chaîne – sa grosse caisse se déchaîna. Le show était lancé.
Je ne peux m’empêcher d’ouvrir le pas sur sa voix…
Elle était colorée…, colorée…, colorée… et pleine de gaieté. C’était une petite touche de Thomas Dybdahl sur une surface de Jeff Buckley. Chaque morceau redessinait les contours de paysages folk, rock américains.
Quand elle flottait, douce et aérienne ? Elle semblait nuages dans nos oreilles. Les intonations jazzy et sensuelles faisaient frissonner nos sens.
Quand elle était énergique et vibrato ? Elle transperçait nos coeurs agréablement. Une telle joie se dégageait de ses cordes, en ces moments. Des impulsions électriques se propageaient en moi.
Daydreaming retourna mes enregistrements. Au fur et à mesure que sa voix, graduellement, bouclait, elle se multipliait, donnant vie à un quatuor, virevoltant et joyeux. Celui-ci s’envolait et planait dans la salle au son du ukulélé, calme.
– C’était simplement mystique –
Il ne reste qu’un pas pour évoquer les riffs et accompagnements…
D’aucuns diront qu’ils étaient inquiétants, un peu résonnants et vibrants. Delbi nous guidait vers des hauteurs inconnus mais nous ramenait toujours doucement, par des pointes de gaieté, dans nos souliers apaisants. D’autres nous diront qu’ils étaient funky, groovy lorsqu’il se tournait frénétiquement vers son clavier. Puis la boucle enregistrée, il s’armait de multiples percussions et vibrait, rock and roll électrique.
J’en ai vécu en boucle des concerts les amies mais celui-ci sera sans nul doute gravé à jamais dans mes mémoires : Merci public… merci public… merci public… merci public… merci public…
Pour ce soir, je suis une pédale enregistreuse conquise !… »
[texte de Rachel Debrincat]
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Delbi > http://www.delbimusic.com/